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Peux-tu nous expliquer le titre de ton dernier album : Lover/Fighter
?
J'écris toujours à propos de conflits et celui-ci
est pour moi le conflit le plus moderne et actuel, le conflit de
la passion et de l'agression.
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En ce moment tu es plutôt Lover ou Fighter ?
C'est difficile à dire.... je dirais que je suis dans une
humeur plutôt "fighter".
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Tu joues de tous les instruments sur tes albums, as-tu un instrument
préféré pour composer ? De quelle façon
composes-tu ?
Je composes toujours sur différents instruments, entre
la guitare, la piano ou la batterie, parce que je pense que chacun
apporte un caractère différent pour l'écriture.
Mon père était batteur et la batterie est mon premier
instrument, ça reste mon instrument de prédilection
et il m'arrive souvent de composer à partir de rythmes.
- Quels rapports as-tu avec ton groupe ? est-ce que tu n'es pas
tenté de composer en groupe des fois ?
Le groupe est comme une famille pour moi. Je pense que sans ce
groupe, être sur la route serait très long et ennuyeux.
Quand tu partages tous les soirs la musique avec les autres musiciens
c'est vraiment un lien fort qui se crée. Nous sommes unis
par ce même amour pour la musique, c'est une joie de jouer
ensemble. Effectivement j'ai déjà pensé à
composer en groupe mais je pense que l'écriture et la composition
sont vraiment un exercice solitaire et le fait de jouer ensemble
apporte une énergie importante qu'il est difficile d'approcher
seul. Un jour j'espère arriver à mélanger
cette expérience solitaire d'écriture et l'énergie
du jeu de groupe.
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N'as tu jamais pensé à travailler avec un producteur
ou des personnes extérieures sur tes albums ?
J'aimerais...peut-être... Mais comme je disais avant c'est
vraiment une expérience personnelle d'être en studio.
Et être jugé par soi-même d'un côté,
et par d'autres personnes de l'autre côté, ça
rajoute peut-être finalement plus de pression. Personnellement
je préfère "l'auto jugement". Pour moi il
est plus facile de rester fidèle à mes objectifs en
n'écoutant que moi et pas les autres avis.
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J'ai cru comprendre que tu produisais divers artistes canadiens,
peux tu nous en parler un peu ? Et qu'est ce que ça t'apporte
personnellement ?
La production est pour moi l'opportunité d'exprimer mon
opinion musicale à travers la voix d'un autre. Je peux
ainsi travailler sur plusieurs albums dans l'année, car
j'ai beaucoup de passion et d'énergie, je ne peux me contenter
de m'occuper seulement de mes albums. C'est bien d'avoir d'autres
éléments, d'autres approches de la musique. C'est
aussi un moyen d'apprendre plein de trucs qui pourront être
utiles plus tard pour soi.
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Contrairement à la plupart des songwriters, tes textes semblent
assez extravertis, ouverts, parfois impulsifs....
Vraiment ? (rires).... Pour moi les paroles sont très importantes.
J'essaie juste de célébrer la beauté et les
plaisirs simples pour créer un univers romantique. Je ne
m'enferme pas sur moi-même, il est vrai que je porte un regard
sur le monde qui m'entoure et qu'ansi je construis le mien.
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Ton discours plutôt direct sur le single We Still Need A
pop Song, n'a t'il pas posé de problème de censure
?
(cf. le "fuck you" dans la chanson).
Au Canada, ils ne passent pas la chanson à la radio car
c'est vraiment une société puritaine d'influence
anglaise. Le discours est direct mais je pense qu'au moins il
est clair. J'adore la musique pop mais je pense que les quinze
dernières années ont vraiment été
très faibles en qualité musicale. Cette chanson
c'est un peu une façon de dire "redonnez nous de bonnes
chansons".
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En a peine 4 ans tu as sorti 4 albums ! Tu n'es donc jamais en
panne d'inspiration ?
Est-ce que je dors ? (rires)... J'ai eu beaucoup de chance d'avoir
les moyens et le soutien que j'ai pour faire de la musique. Je
peux faire de la musique tous les jours sans qu'on vienne me déranger,
donc forcémment je compose beaucoup. Même quand j'écris
un album je pense toujours au prochain. Avec Lover/Fighter j'ai
déjà établi de grosses bases pour le prochain,
je dois avoir environ 25 chansons. (devant notre stupéfaction
il rigole). Un jour je pourrai dormir ! (rires).
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Comptes-tu maintenir ce rythme ?
Je ne pense pas au travail, et je ne dis jamais non. Le Music Business
c'est pas un truc de confort, c'est une lutte et une histoire de
survie. C'est motivant dans le sens où si tu ne veux pas
perdre ce que tu as construit tu dois continuer, être productif
pour ne pas tomber dans l'oubli.
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A tes débuts on te comparait à Bowie; avec ton nouvel
album c'est plutôt U2 qui revient comme référence.
Que penses-tu des ces compraisons ? Es-tu d'accord ?
Je pense que les journalistes sont paresseux. Mais pour honnête
ça me touche car ceux à qui on me compare sont des
artistes honorables. Ca me flatte même si dans le fond ce
n'est pas forcément exact. Si j'étais comparé
à Sum41 ce serait un problème ! (rires)
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Tu as écrit des chansons pour Jane Birkin et Johnny Halliday.
Les as-tu rencontrés personnellement ?
Tu veux la vraie histoire ou la fausse ?
- La vraie !
(rires) Non....La vraie histoire c'est que je n'ai rencnoté
ni l'un ni l'autre et il se trouve que
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Jane Birkin ne va pas chanter ma chanson. Pour Johnny, j'ai fais
la chanson, il l'a écoutée, il a aimé. Mais
il ne semblait pas être au studio pendant l'enregistrement
de son album. (rires) Il arrive pour chanter ses parties mais c'est
son producteur qui fait le plus gros du travail.
- Et comment sont venues ces propositions
?
C'est bizarre parce qu'en France je suis devenu un peu "culte"
(rires). Et d'une certain façon, ça fait "cool"
d'avoir un songwriter canadien, anglophone qui contribue à
l'album d'une légende de la chansons française. Je
pense que c'est cet aspect qui les a motivés.
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En me renseignant sur ta bio j'ai lu que tu avais été
dans une école de claquettes, dans une autre bio jai lu
que ceci était faux. Quelle est la part de vérité
dans ce que tu dévoiles sur toi ?
Je faisais du breakdance pendant les fêtes d'anniversaire
et je draguais et dansais dans les clubs gay mais maintenant je
joue juste de la guitare et je prend du plaisir à chanter
et jouer de la musique.
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Euh là c'est vrai ?
Oui ! (Ndlr : mmhh oui enfin personnellement
je reste sceptique)
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Ne cherches tu pas finalement à entretenir une sorte de
mystère autour du personnage ?
Le monde manque de mystère et c'est un grand problème.
La télé-réalité et la rapidité
des medias ne laissent plus de place pour le romantisme et le
mystère. Le mystère est vraiment nécessaire
pour moi.
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On parle souvent des tes concerts comme une expérience inoubliable.
Que t'apportes personnellement le fait de jouer tes chansons en
live ?
C'est la meilleure drogue du monde. Jouer en live c'est créer
une communauté et moi en tant qu'artiste je ne suis pas plus
important que le public. Tout le monde contribue à construire
quelque choses ensemble. Je pense que quand l'artiste et le public
se rencontre ça peut être une véritable expérience
spirituelle
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Pour finir peux tu nous parler de la reprise de Joy Division que
l'on trouve en bonus sur l'album.
Je suis arrivé au studio au nord de Paris, où j'enregistre
assez souvent, et le gars qui accordait le piano et qui était
aveugle finissait son travail. Ca a du provoquer en moi un déclic,
je me suis mis au piano et j'ai commencé à jouer
alors que ça enregistrait et j'ai trouvé que c'était
plutôt cool et je l'ai enregistré en deux/trois heures.
C'est une de mes chansons préférées des années
80. Je voulais vraiment la mettre sur l'album, on l'a donc rajoutée
en bonus.
- Est-ce une expérience que tu vas renouveler ?
Oh oui ! Pas de Joy Division par contre... d'ailleurs à
vrai dire c'est la seule chanson du
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groupe
que j'aime vraiment. Mais j'ai déjà fais d'autres
reprises qui sont sorties sur des versions différentes des
albums ou en face B. Mais il est possible que je fasse un album
entier de reprises. .... d'Avril Lavigne ! (rires) Non j'rigole
! Mais il y a tellement de bons artistes... Enfin je vais faire
quelque chose de vraiment "canadiens" donc restez à
l'écoute ! |
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Interview réalisée à l'Astrolabe Orléans
- 10 Mars 2004 - propos recuillis par Xtasy
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Merci
à Jean-Baptiste du label Mercury, à la manageuse d'Hawksley,
à l'équipe de l'Astrolabe et surtout à Brynn
pour la traduction.
;-)
le site officiel : http://www.hawksleyworkman.com |
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