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Cela va maintenant faire un an que The Link est sorti, que s'est
il passé de déterminant pour vous durant cette année
?
Mario : Déjà l'album a été bien
accueilli à sa sortie ce qui plutôt été
une bonne chose pour nous. Après on est parti en tournée,
on fait beaucoup de concerts dans toute la France. Et on a participé
à un projet important, un truc vraiment déterminant
pour nous. En fait on nous a demandé de faire partie d'un
festival consistant à jouer la musique d'un film muet. On
a été appelé pour représenter le rock.
Le film s'appelait Maciste Aux Enfers, c'est un film muet en noir
et blanc qui date des années 1900. Et donc on en a fait la
musique. On a du composer la musique de A à Z, donc autre
chose que les morceaux de Gojira. Ca a été enregistré,
il y a eu deux représentations. On jouait sur scène
devant un écran géant. Cette création a été
très importante pour nous et on compte, à l'avenir,
la sortir en album à part entière. Après de
septembre à décembre on a, à nouveau, beaucoup
tourné et on a enregistré un dvd live à Bordeau.
On a fait une date sold-out, il devait y avoir 800 personnes. Il
y avait une équipe de 17 cameramen pour filmer le concert.
On a retravaillé le son et il va y avoir un montage très
précis.En plus de ça il y aura des bonus, diverses
choses qu'on trouve habituellement sur ce genre de dvd.
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Peut-on en savoir un peu plus sur les bonus ?
En fait on a été sur la route pendant près
de deux ans, on a vraiment beaucoup tourné, voyagé,
dans le fourgon, sur les aires d'autoroute etc... Donc il y aura
un petit reportage retraçant tout ça puisqu'on avait
tout le temps un camescope avec nous. Il y aura aussi des extraits
de nos premiers concerts etc, etc ...
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Ya t'il pour vous une réelle fracture dans le passage de
Godzilla à Gojira ?
Jo : Oui je pense. Enfin ça reste les mêmes
personnes mais on a passé une étape qui correspond
à une évolution personnelle. C'était un moment
de notre vie ou on vivait tous des moments intenses, plus ou moins
durs. Il y avait une envie de d'évoluer sans néanmoins
tout abandonner. Et puis il y a aussi eu des faits extérieurs
qui ont appuyé ce changement. Quand le film Godzilla, la
super-prod américaine, est sorti ça a un peu cassé
l'image un peu exotique qu'on avait. Les vieux films en noir et
blanc, le côté asiatique, un peu mythique etc.. c'était
ça qui nous plaisait. La sortie du film a vraiment cassé
tout ça. Après je critique pas le film (rires) ! On
a avait déjà évoqué un peu le changement
de nom mais c'est ce qui nous a finalement décidé
à le faire. On a su que si on ne changeait pas de nom on
serait rattaché à l'image déformée du
film et surtout qu'on serait poursuivu par les avocats de la production
(rires) ! Donc finalement ça tombait bien ! C'est un ensemble
qui a fait que s'est réglé rapidement. |
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Joe et Mario >
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Mario
: Et aussi les changement dont tu parlais au début, relatifs
à notre vie et nos expériences qui ont fait que nos
influences ont changé, notre état d'esprit aussi.
On est allé vers quelque chose de beaucoup plus positif,
moins dénonciateur qu'avant. On est sorti un peu de l'étiquette
"death metal" alors qu'on était assez "puriste"
auparavant. Il y a vraiment eu une évolution synchronisée,
on a changé de nom et on a évolué musicalement.
Jo : Mais on s'efforce d'être dans une évolution
permanente. Depuis qu'on a changé de nom on a encore évolué
mais bon je ne pense qu'on va changer de nom à chaque fois
sinon on changerait tout le temps (rires) ! Donc on regresse !
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Sur votre site on peut lire "Gojira a remporté le
challenge de faire une musique inclassable", avez-vous une
définition personnelle de votre musique ?
Mario : mmhh.. on fait du "défouraille metal"
! j'aime bien cette expression.
Jo : Ouai on disait ça à une époque....
Mario : On fait du rock mais en même temps c'est
saturé, il y a du metal... je sais pas...
Jo : Moi je dis, on fait de la musique ! C'est très
bateau de dire ça mais je ne vois pas d'autre définition.
Après c'est personnel, chacun se fait sa définition.
Mario : Les étiquette sont très réductrices
. Si je disais qu'on fait du "power death metal" je
pense que ça nous classifierait de façon trop simpliste.
On a peut être envie d'intégrer demain de nouveaux
éléments, donc la définition de notre musique
sera en perpétuelle évolution.
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Vous ne vous considérez donc pas, ou plus, comme un groupe
de death ?
Non parce que death littéralement c'est la mort. Il y a
certes des influences musicales qui viennent de la famille du
death metal mais ça s'arrête là.
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<
Richard, manager, et Jean-Michel, basse >
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Pour un groupe Extrem vous sortez des clichés, ce qui vous
a valu une grande reconnaissance mediatique. C'était un objectif
important pour vous d'aller à l'encontre de l'imagerie Extreme
et d'attirer un nouveau public ?
Jo : Ce n'était pas un objectif. C'est notre façon
d'être, on essaie d'être nous-même le plus possible.
En fait c'est ça, si tu suis un peu notre parcour , le changement
de nom etc... tu vois que la notion d'évolution et présente
constamment. En fait ce n'est pas évoluer pour être
supérieur aux autres, c'est évoluer pour être
le plus soi-même possible. Plus t'es toi-même plus tu
te démarques de l'identité collective. Donc le but
c'est juste d'être nous, d'être francs. |
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Quel est votre avis sur la scène Extreme aujourd'hui ?
Mario : Je n'ai pas d'a-priori, avant de dire ce que j'en
pense il faudrait déjà que j'essaie d'y réfléchir
(rires) ! Je n'ai pas une idée toute faite à ce sujet.
Il y a des groupes qui m'agressent , d'autres que je trouvent hallucinant.
On de bonnes surprises. On rencontre beaucoup de groupes extremes,
il y a vraiment de tout, du bon, du mauvais, des groupes très
fermés, d'autres très ouverts. Les clichés
sont en train de se défaire...
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Pour beaucoup vous êtes un peu les sauveurs d'un metal dit
extreme, en comparaison au neo ultra-médiatisé.
Qu'en pensez-vous et ressentez-vous une certaine pression vis
à vis de cela ?
Jo : (rires) ! Non c'est génial ! Mais bon... (rires)
Mario : Enfin c'est vrai que ça peut mettre une
pression ...
Jo : Ouai mais on l'enlève vite en relativisant
tout. On essaie toujours dans notre démarche d'être
nous-mêmes. Qui on est ? Oh merde, on est les sauveurs du
metal !!! Ah non non attend on n'est pas les sauveurs du metal,
moi je suis Joseph, lui c'est Mario, lui c'est Jean-Michel, lui
c'est Richard, et Christian qui n'est pas là ! On se ramène
toujours à ça ! Toi t'es Julien, toi t'es Thomas,
vous êtes les sauveurs des webzines !!! (rires !!) Si on
vous disait ça toute la journée peut-être
qu'au bout d'un moment vous vous diriez "Putain j'suis plus
Julien je suis le sauveur du webzine, la classe !!!" (rires).
Mario : Ca reste un truc de journaliste. Dans notre quotidien
on n'est pas confronté à des mecs qui viennent nous
le dire tous les jours. On est plutôt isolé, on mène
notre bout de vie, on fait ce qu'on veut et voilà.
Jo : Mais ça peut être un piège. Quand
tu complimentes quelqu'un sans arrêt il peut vite disjoncter.
Je sais pas si on a la grosse tête, c'est dur à définir.
Est ce que t'as la grosse tête, est ce que tu l'as pas ?
Je sais pas...
Mario : Avoir la grosse tête c'est quand tu penses
qu'il n'y a pas d'ouverture derrière, tu penses que ce
que tu fais est essentiel.
- Joe et Mario vous êtes d'origine americaine, pensez-vous
à developper Gojira aux USA, où le metal est plus
dans les moeurs... ?
Jo : Si ! (rires) Ouai c'est vrai qu'on en a parlé.
Richard (manager) : Le problème c'est qu'aux
Etats Unis ça marche vachement sur le relationnel et de
la France c'est dur à gérer, il faut vraiment être
sur place.
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Et justement vous n'avez jamais été tenté de
déménager ?
Mario : Là c'est plus des raisons personnelles qui
entrent en compte. Moi je ne déménagerai pas aux Etats-Unis
pour le groupe.
Richard : En fait il ne faut pas être pressé.
Comme c'est du relationnel il vaut mieux se construire des liens
solides avec des gens petit à petit et ça viendra
quand ça viendra !
Jo: De toutes façons ce n'est pas une obsession pour
nous de développer le groupe. La fin ne justifie pas les
moyens. Pour nous ce qui compte c'est qu'on soit bien au jour le
jour. Ce n'est pas le groupe avant tout. Donc déménager
aux Etats Unis ça parait un peu insensé. Enfin on
n'en est pas là.
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L'arbre de la pochette de The Link à un aspect quelque
peu naïf...
C'est parce qu'on est naïf ! (rires) On est réellement
naïf ! Mais ce n'est pas péjoratif, la naïveté
c'est prendre chaque chose de la façon la plus simple possible.
Enfin là ça peut paraître prétentieux......
Non mais je me sens
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vraiment naïf. Des fois il y a des gens qui me font des blagues
un peu cyniques et j'ai du mal à accrocher, j'ai vachement
de mal avec le second degré. Et je pense qu'on est tous un
peu comme ça dans le groupe mais c'est ça qui fait
notre force. Quand on arrive en répèt' on va pas se
dire "alors on va faire ça et ça comme ça
!", non nous c'est plutôt "oh ça serait cool
de faire ça". On est sincère entre nous, il n'y
a pas de plan pré-établi, nos méthodes sont
naïves et instinctives.
Mario : Et ça fait du bien un peu de simplicité
sur la pochette. On en avait réellement besoin. |
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On associe souvent Gojira à la foret ou la nature. La nature
c'est votre univers ?
Moi je vis avec la nature mais je ne dirais pas que je suis un passioné
de nature. J'essaie de la respecter au maximum, j'ai conscience
de ses forces et de ses ressources. On vit dans un milieu où
il y a la mer à cinq minutes, il y a les montagnes à
une demi-heure donc c'est clair qu'on est dans un univers très
naturel. Après je ne me sens pas écologiste pour autant.
J'ai une conscience de la nature mais c'est tout....
Jo : En fait on ne s'en rend pas forcémment compte.
On vit dans la nature, les arbres, la montagne, la mer ça
fait partie de nos vies. Chris il a toujours les mains dans la terre
et ses potagers, Jean Michel il habite dans les montagnes, Mario
il est tout le temps dans les vagues. Enfin voilà, après
on va pas étudier les oiseaux, prendre des notes et tout
ça (rires).
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Tout comme vous avez vous memes realisé la pochette, vous
avez aussi enegistré tout l'album vous-memes dans votre
studio. C'est une volonté de controler tout de A à
Z ? Avez vous deja envisagé de travailler avec une personne
extérieure ?
Oui on a envie d'avoir des oreilles extérieures mais il
n'y en a pas trop. (rires) Enfin si il y a plein de gens qui nous
écoutent mais on a déjà essayé de
bosser avec d'autres gens et sur le plan professionnel c'est toujours
assez compliqué. Quand tu vas en studio il faut vraiment
que ça colle avec l'ingé-son et c'est excessivement
rare qu'il y ait une osmose immédiate, une bonne écoute
et un bon dialogue. On l'a nous-mêmes constaté puisqu'on
est allé dans plusieurs studio et ça ne s'est jamais
super bien passé. Un jour on a eu l'occasion de pouvoir
faire notre propre studio et on a sauté dessus. C'est très
compliqué parce que ça demande pas mal de thunes
et de temps. On a construit quasiment tout nous-mêmes, l'isolation,
les murs... On a retapé une grange, c'était énormément
de travail. Mais maintenant que le studio est monté c'est
un vrai plaisir de pouvoir travailler librement sans dépendre
de quelqu'un. Après pour masteriser le disque, pour la
touche finale, on le fait ailleurs. On pourrait le faire nous-mêmes
mais on veut justement cette oreille extérieure.
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Envisagez vous de produire d'autres groupes dans votre studio ?
On a déjà commencé en fait. Ca fait près
de six mois/un an qu'on a commencé à enregistrer les
albums d'autres groupes. On est en train de développer ça.
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Et quel genre de groupes ?
Oh tout ! tous ceux qui veulent venir. ...... Et qui ont des thunes
! (rires) Il faut quand même qu'on rembourse le studio !
Mario : Mais ce n'est pas de la production, ça reste
juste de l'enregistrement.
Jo : Ouai c'est vrai mais quelque part c'est un peu nous
qui faisons le son des groupes...
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Question bateau pour finir : quels sont les groupes ou artistes
qui font l'unanimité au sein de Gojira ?
Jo : Metallica !
Mario : Sepultura, Morbid Angel, Tool....
- Ca reste assez metal.....
Jo : Ce qui fait l'unanimité au sein du groupe c'est
effectivement plutôt le metal. On écoute de tout mais
c'est sur le metal qu'on se retrouve.
- Et bien voilà c'est fini, si vous avez un dernier mot.....
EUH ! (collectif) rires...
Jo : Bah là en fait t'as vraiment toute l'équipe
devant toi. Tu vois Gojira c'est pas juste quatre mecs sur scène.
Là il y a Mika et Emma, ce sont eux qui nous font tourner,
Richard c'est notre manager, Laos qui est notre ingé-son,
qui a monté le studio avec nous et qui est toujours avec
nous. Il y a aussi Kepa qui fait les retours, Stéphane qui
s'occupe des lumières et qui également musicien dans
notre autre projet Empalot. En dernier mot on pourrait également
parler de la démarche que Richard et Emma sont en train de
lancer en ce moment.
Richard : Oui par rapport au dvd qui va sortir. Alors en
fait Gojira est déjà sur une maison de disque en distribution.
On a eu d'autres propositions de labels qu'on a finalement refusées
parce qu'on veut travailler de façon plus indépendante
avec des gens passionnés qui aiment la musique, qui ont les
mêmes ambitions que nous. Il y a un vrai problème sur
le marché du disque en ce moment. On va donc distribuer le
dvd sur cinquante grandes villes françaises avec à
chaque fois un point de vente par ville. Etpas forcémment
des Fnac ou des Virgin mais plutôt des magasins indépendants.
Le but c'est d'établir un rapport de confiance un rapport
de confiance entre nous et ces structures, avec des gens qui ne
veulent pas succomber au marché actuel. Le dvd sera vendu
maximum 20€, on ne veut pas que ce soit plus cher. Et il sera
également en vente sur le site.
Jo : Bah voilà je crois que tout est dit ! (rires)
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Interview réalisée à l'Astrolabe Orléans
- 19 Mars 2004 - propos receuillis par XTA
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Voilà
une initiative qu'on ne peut qu'encourager !
Merci à Gojira bien sûr, Richard le manager, Emma la
tourneuse, l'organisation Deep Record et l'Astrolabe comme d'hab
!
le site officiel : http://www.gojira-music.com |
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