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avril, dernier week end de ces vacances toujours trop courtes
mais pour une fois on ne se morfondra pas dans une déprime
post-congé, vous savez ce mal-être, cette nostalgie
des vacances à la veille de la reprise des cours. Et bien
non cette fois on a la solution : Le Printemps De Bourges
ou comment conclure ces deux semaines de repos en beauté.
Ce soir trois groupes d'exception et de nationalités différentes
sont réunis sur scène dans ce bon vieux Berry
devenu une semaine durant le pôle artistique musicale de l'hexagone.
Ce soir les vacances se terminent, mes parents rentrent à
la maison, ce soir il ne fait pas spécialement beau, le monde
ne va toujours pas mieux mais ce soir on s'en fout, au placard tous
les tracas de la vie quotidienne, on oublie tout l'espace d'une
soirée et se laisse porter par cette somptueuse affiche regroupant
pour nous Interpol, Dionysos et surtout Placebo
! Ce soir ... |
Interpol
|
- 15h20
: Départ de notre bonne
vieille ville d'Orléans.
C'est parti. On loupe la sortie vers l'autoroute, qu'à
cela ne tienne on prendra la nationale. Premierement on évite
les bouchons de retour de vacances et deuxièmement un petit
tour de la Sologne ne fait jamais de mal. Et puis on reste dans
l'univers de Placebo puisqu'on passe à Nançay, ville
où se trouve une parabole géante comme celle du
clip The Bitter Ends mais
point de Brian Molko (chant/guitare) à l'horizon...
- 17h00 : Arrivée
sur le site.
Wahou alors là y'a du monde ! C'est bien la 1ère
fois que j'vois autant de personnes grouiller dans les rues de
Bourges ! Etant donné qu'il nous reste deux heures
avant le concert on se dit qu'on va pouvoir se ballader à
travers tous les stands présents mais quelle ne fut pas
notre déception en apercevant une file d'attente déjà
bien pleine ! Bon bah tant pis pour la visite, on regardera de
loin dans la queue aspergée par la friture des Shoarmas.
Finalement ca avance assez vite et en moins d'une demi-heure on
arrive déjà au portique de palpation. MMhhh alors
ca c'est trop bon, se faire toucher de partout par une armoire
à glace de 2 mètres de haut j'connais rien de plus
jouissif. Néanmoins on flippe un peu pour l'appareil photo
mais c'est sur les bouteilles de coca
|
que
s'arrete le regard des vigiles. Nous voila déjà bien
soulagés, pour une fois on aura des photos exclusives pour
ce tout piti site ! Une fois nos bouteilles englouties (le
contenu, pas le contenant !) on entre dans cet impressionnat chapiteau.
C'est bizarre il ne me semblait pas avoir pris des places pour le
cirque... Bon ok c'est pas drole ! Enfin bref nous nous attendions
à ce que ce soit déjà bien rempli mais c'est
raisonnable, on se place donc dans la fosse à quelques mètres
de la scène et on attends en observant tous les techniciens
qui s'affairent sur scène.
- 19h00 : Alors c'est surprenant 19hoo pétante
et le groupe arrive déjà ! On peut déjà
leur remettre une médaille pour leur ponctualité !
Je pensais que Dionysos allait passer en premier mais je
me rends bien vite compte de mon erreur en voyant arriver 5 cinq
dandys très classes en costard/cravate. Leur style vestimentaire
est irréprochable ! C'est Interpol
! La lumière s'adoucit et les premières notes de guitare
de Untitled retentissent et
voilà le groupe partit. Le son est excellent est prend toute
sa dimension atmoshérique sur scène. On se laisse
porter par les dicrètes nappes de synthés et ces magnifiques
sons de guitares pendant que le batteur frappe un groove "métronimique"
tout en restant trés digne. Meme sur les tempos plus rapides
(Say Hello To The Angels, Roland)
le groupe reste trés élégant. Seul le bassiste
géant à la démarche étrange d'un pantin
militaire se permet quelques mouvements déjantés n'oubliant
pas néanmoins de remettre sa meche et sa raie en place. De
vrais gentlemen ! |
Interpol
au grand complet
|
Le
lightshow sobre avec ses nuances de bleu et de rouge accompagne
trés bien la musique de quintet british...euh pardon que
dis-je... du quintet new yorkais. Bah voila bien le plus anglais
des groupe US. Ils inspirent réellement cette élégance
"so british". Musicalement on pourrait leur reprocher
un côté un peu répétitif mais c'est tellement
beau qu'on ne saurait critiquer. |
Un titre comme
Stella Was A Driver And She Was Always
Down prend une toute autre dimension en live, la tension
est plus intense, on sent les frissons nous parcourir quand le chanteur
pousse la voix "Stella i love you Stella i love you Stellaaa".
Tout l'album y passe et c'est un égal, ce son atmosphérique
"mmmhhh c'est un délice", l'ensemble rythmique
basse/batterie est lui aussi réellement imparable. Le public
qui ne semble pas trés connaisseur est sous le charme et
scande le nom du groupe qui a l'air ému d'un tel enthousiasme
du moins c'est l'impression que m'a laissée le chanteur.
Cependant on pourra peut-etre leur reprocher un leger manque de
communication avec le public mais bon c'était sûrement
l'émotion :-) Bah pourquoi pas ? Avec la situation politique
actuelle, beaucoup de groupes US ont annulé leurs tournées
en France (ou en tout cas en Europe) alors pour un groupe américain
qui vient à Bourges et récolte tous les honneurs y'a
de quoi être ému je pense ...
- 20h00 (enfin environ) : le
groupe se retire, retour des roadies pour le changement de matos. |
Bon
alors là on voit tout de suite que ca sera moins "cold"
est plus fun. Les platines cotoient la contrebasse et la batterie
à paillettes, quatres hélices lumineuse sont disposées
sur scène. On a bien à faire à l'univers loufoque
et déjanté de Dionysos.
Le groupe français arrive sur scène et alors là
le changement d'ambiance est brutal. Fini le concert trés
propre et trés classe d'Interpol, Dionysos commence
trés trés énérgiquement son show, ça
bouge dans tous les sens et on peut réellement parler de
pogo. Il faut dire que les connaisseurs du groupe angevins sont
assez |
nombreux.
Les paroles sont reprises en coeur par une bonne partie de la salle
alors forcémment j'me sens un peu largué. Déjà
j'me demande vraiment si j'ai à faire à Dionysos
! C'est bien le meme groupe qui joue cette musique si tranquille
sur mon p'tit cd ? Apparemment faut croire. En tout cas en concert
c'est carrément autre chose ! Rien à voir avec le
studio, ici c'est l'énergie et la sueur qui priment. On se
retrouve secoué dans tous les sens au rythme de leur power
pop rock'n'roll j'sais pas quoi... |
Dionysos
en pleine ivresse
|
Appelez
ca comme vous voulez en tout cas c'est super puissant sur scène
et bien plus captivant que sur cd. Enfin on dira plutôt que
c'est une autre facette du groupe qui sur scène nous donne
une toute autre interpretation de ses morceaux cultes que sont Songs
For a Jedi, Longboard Blues,
Don Diego 2000 et j'en passe...
Mention spécial cependant à Thank
You Satan cette reprise de Léo
Ferré qui prend un sérieux coup de jeune.
Malgrés un son un peu cradingue, surtout pour les guitares,
le groupe sait tenir une scène et offre un spectacle à
la fois musical et visuel. Mathias
le chanteur est intenable et s'offre un slam final de la scène
jusqu'à la table de mix puis retourne sur scène où
il est récupéré inconscient par un vigile ce
qui n'empeche pas le groupe de continuer à jouer. C'est pas
qu'on s'inquiete mais un peu quand même.... mais ..Oh ! le
revoilà en courant pour une fin explosive ! Et ben ! Franchement
Dionysos est impressionnant en live mais eux aussi, aux dire
de Mathias, sont impressionés de jouer devant un public
si receptif. Public qui est maintenant completement lessivé...
Mais ne nous laissons pas abattre pour autant, dans quelques minutes
c'est Placebo qui va investir
la scène ! |
 |
-
21h30 (alors là j'suis vraiment pas sûr de
l'heure mais il me semble que Dionysos a joué assez longtemps
et j'ai cru entendre derriere moi des gens dire qu'il était
21h30 mais bon on s'en fout j'pense pas que l'horaire ait une quelconque
incidence sur les performances des groupes :-)
Les techniciens semblent faire durer le
suspens qui
devient légèrement insoutenable parce que meme si
on a été bien rassasié par les deux groupes
précédents n'oublions pas qu'on vient avant tout pour
Placebo. Et le matos circule,
c'est a ronde des guitares, des synthés (des p'tits Korg
MS 2000 bien sympas) se tiennent de chaque côté des
amplis (des marshalls bien sympas aussi :-) pourtant on était
en droit de penser que ca irait plus vite à installer étant
donné que Placebo est un trio. Euh enfin trio..ca
c'est ce qu'on voit dans la presse. Sur scène deux autres
musiciens sont présents, dicrétements certe mais plus
cachés derriere le rideau comme c'était le cas auparavant.
Bref finalement ca prend du temps tout ca ...Et on attends... Quand
soudain on aperçoit vaguement derrière le rideau un
Stefan Olsdal (homme à
tout faire du groupe) qui déclenche aussitôt des hurlements
du public composé d'ailleurs en grande partie de minettes
pré-adolescentes de moins d'1 metre 30 et autres pouffes
ne mouillants que pour leur androgyne de Brian Molko. Terriblement
agaçant mais bon il faut faire avec. Puis les lumières
s'éteignent, le groupe fait son entrée sous une ovation
du public et débute le show par Bulletproof
Cupid le premier titre instrumental de Sleeping
With Ghosts. Pas trés original comme entrée
en matière mais terriblement efficace. Et le public ne s'y
trompe pas, la fosse est si déchainée qu'il est difficile
de rester debout. Placebo enchaine immédiatement avec deux
titres extraits de Without You I'm Nothing leur second LP
à savoir Alergic et Every
You And Every Me qui excite la foule encore un peu plus.
Dans la fosse faut vraiment s'accrocher, |
apparemment
il n'y a que moi que Dionysos a annihilé. Bon la ca
en est trop, mon impressionante carure ne tient plus. On profite
du moyen Plasticine pour s'éclipser
par derrière. Et on a bien fait d'aller derriere parce que
le groupe entame un puissant Bitter End
qui annéantit un peu plus la fosse. Ahca fait du bien d'être
un peu au calme quand meme ! Bon certe on a plus Brian et ses deux
compéres juste sous nos yeux mais on profite tout aussi bien
du spectacle. Leur dernier opus est joué dans sa quasi totalité
et les instrumentations sont souvent remodelées comme sur
ce poignant Sleeping With Ghosts
où la batterie s'affirme clairement. |
Au
passage on apprend que le prochain single est This
Picture et que la vidéo est déjà
tournée. Dans un tout autre registre on apprend que Giscard
est belge ! Enfin c'est ce qu'essaie de nous faire croire Brian
qui se livre d'ailleurs à une petite imitation sarcastique:"Mesdames,
Mesdemoiselles, Messieurs Bonsoir". Le trio doit beaucoup
à l'impeccable français de Brian qui entretient ainsi
une relation privilégiée avec le public francophone.
Quoique pour certains ca aurait peut etre été mieux
que le chanteur se contente de la langue de Shakespear. Pour preuve
ce pauvre cameraman répéré par Brian. Je vous
retranscris en gros les paroles du leader :
- "Je voudrais vous parler d'un enculé... il est
ici.. oui toi l'enculé là-bas avec ta camera.. sale
bootleger...c'est comme si tu venais
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PLACEBO
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chez
moi faire la plomberie et que j'te payais pas...enculé.."
En voila qui s'est tapé la honte devant plus de 5000 personnes.
Bref le trio fait ce soir la part belle à ses deux derniers
albums et seul un titre du 1er disque sera joué en l'occurence
Teenage Angst dans une verions
plus lente. On aura quand même le droit au trés martial
Pure Morning et surtout au
trés trés émouvant Without
You I'm Nothing qui fait inévitablement monter
les larmes. Magnifique interprétation. S'en suivent le déchirant
Black Eyed, le tonitruant Special
Case, le sulfureux Taste In
Men, un Centerfold
dédié à la mémoire de Nina
Simone, les paroles n'en sont que plus intenses "I
Refuse to let you die"... Enfin Placebo
conclut en dernier rappel par un titre très fédérateur,
le Where Is My Mind des Pixies.
C'est toujours un grand moment. |
Et
voilà 23h30 et c'est déjà fini :-( Quatre heures
de concert pendant lesquelles on n'a pas eu le temps de s'ennuyer.
Quatre heures de concert partagées entre énergie,
pogo, fun, ambiances atmosphériques et mélancoliques.
Quatre heures de concert qui nous laisseront bien plus que quatre
heure de souvenirs ! |
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