PLACEBO + INTERPOL + DIONYSOS

- Groupes : Interpol + Dionysos + Placebo
- Origine : USA; France; Angleterre
- Genre : power pop rock

- Quand ? : Le 26Avril 2003( à 19h00 )
- Où ? : Printemps de Bourges
- Où plus exactement ? : au Phénix


   26 avril, dernier week end de ces vacances toujours trop courtes mais pour une fois on ne se morfondra pas dans une déprime post-congé, vous savez ce mal-être, cette nostalgie des vacances à la veille de la reprise des cours. Et bien non cette fois on a la solution : Le Printemps De Bourges ou comment conclure ces deux semaines de repos en beauté. Ce soir trois groupes d'exception et de nationalités différentes sont réunis sur scène dans ce bon vieux Berry devenu une semaine durant le pôle artistique musicale de l'hexagone. Ce soir les vacances se terminent, mes parents rentrent à la maison, ce soir il ne fait pas spécialement beau, le monde ne va toujours pas mieux mais ce soir on s'en fout, au placard tous les tracas de la vie quotidienne, on oublie tout l'espace d'une soirée et se laisse porter par cette somptueuse affiche regroupant pour nous Interpol, Dionysos et surtout Placebo ! Ce soir ...

Interpol

- 15h20 : Départ de notre bonne vieille ville d'Orléans.
C'est parti. On loupe la sortie vers l'autoroute, qu'à cela ne tienne on prendra la nationale. Premierement on évite les bouchons de retour de vacances et deuxièmement un petit tour de la Sologne ne fait jamais de mal. Et puis on reste dans l'univers de Placebo puisqu'on passe à Nançay, ville où se trouve une parabole géante comme celle du clip The Bitter Ends mais point de Brian Molko (chant/guitare) à l'horizon...
- 17h00 : Arrivée sur le site.
Wahou alors là y'a du monde ! C'est bien la 1ère fois que j'vois autant de personnes grouiller dans les rues de Bourges ! Etant donné qu'il nous reste deux heures avant le concert on se dit qu'on va pouvoir se ballader à travers tous les stands présents mais quelle ne fut pas notre déception en apercevant une file d'attente déjà bien pleine ! Bon bah tant pis pour la visite, on regardera de loin dans la queue aspergée par la friture des Shoarmas.
Finalement ca avance assez vite et en moins d'une demi-heure on arrive déjà au portique de palpation. MMhhh alors ca c'est trop bon, se faire toucher de partout par une armoire à glace de 2 mètres de haut j'connais rien de plus jouissif. Néanmoins on flippe un peu pour l'appareil photo mais c'est sur les bouteilles de coca

que s'arrete le regard des vigiles. Nous voila déjà bien soulagés, pour une fois on aura des photos exclusives pour ce tout piti site ! Une fois nos bouteilles englouties (le contenu, pas le contenant !) on entre dans cet impressionnat chapiteau. C'est bizarre il ne me semblait pas avoir pris des places pour le cirque... Bon ok c'est pas drole ! Enfin bref nous nous attendions à ce que ce soit déjà bien rempli mais c'est raisonnable, on se place donc dans la fosse à quelques mètres de la scène et on attends en observant tous les techniciens qui s'affairent sur scène.
- 19h00 : Alors c'est surprenant 19hoo pétante et le groupe arrive déjà ! On peut déjà leur remettre une médaille pour leur ponctualité ! Je pensais que Dionysos allait passer en premier mais je me rends bien vite compte de mon erreur en voyant arriver 5 cinq dandys très classes en costard/cravate. Leur style vestimentaire est irréprochable ! C'est Interpol ! La lumière s'adoucit et les premières notes de guitare de Untitled retentissent et voilà le groupe partit. Le son est excellent est prend toute sa dimension atmoshérique sur scène. On se laisse porter par les dicrètes nappes de synthés et ces magnifiques sons de guitares pendant que le batteur frappe un groove "métronimique" tout en restant trés digne. Meme sur les tempos plus rapides (Say Hello To The Angels, Roland) le groupe reste trés élégant. Seul le bassiste géant à la démarche étrange d'un pantin militaire se permet quelques mouvements déjantés n'oubliant pas néanmoins de remettre sa meche et sa raie en place. De vrais gentlemen !

Interpol au grand complet
Le lightshow sobre avec ses nuances de bleu et de rouge accompagne trés bien la musique de quintet british...euh pardon que dis-je... du quintet new yorkais. Bah voila bien le plus anglais des groupe US. Ils inspirent réellement cette élégance "so british". Musicalement on pourrait leur reprocher un côté un peu répétitif mais c'est tellement beau qu'on ne saurait critiquer.
Un titre comme Stella Was A Driver And She Was Always Down prend une toute autre dimension en live, la tension est plus intense, on sent les frissons nous parcourir quand le chanteur pousse la voix "Stella i love you Stella i love you Stellaaa". Tout l'album y passe et c'est un égal, ce son atmosphérique "mmmhhh c'est un délice", l'ensemble rythmique basse/batterie est lui aussi réellement imparable. Le public qui ne semble pas trés connaisseur est sous le charme et scande le nom du groupe qui a l'air ému d'un tel enthousiasme du moins c'est l'impression que m'a laissée le chanteur. Cependant on pourra peut-etre leur reprocher un leger manque de communication avec le public mais bon c'était sûrement l'émotion :-) Bah pourquoi pas ? Avec la situation politique actuelle, beaucoup de groupes US ont annulé leurs tournées en France (ou en tout cas en Europe) alors pour un groupe américain qui vient à Bourges et récolte tous les honneurs y'a de quoi être ému je pense ...
- 20h00 (enfin environ) : le groupe se retire, retour des roadies pour le changement de matos.
     Bon alors là on voit tout de suite que ca sera moins "cold" est plus fun. Les platines cotoient la contrebasse et la batterie à paillettes, quatres hélices lumineuse sont disposées sur scène. On a bien à faire à l'univers loufoque et déjanté de Dionysos. Le groupe français arrive sur scène et alors là le changement d'ambiance est brutal. Fini le concert trés propre et trés classe d'Interpol, Dionysos commence trés trés énérgiquement son show, ça bouge dans tous les sens et on peut réellement parler de pogo. Il faut dire que les connaisseurs du groupe angevins sont assez
nombreux. Les paroles sont reprises en coeur par une bonne partie de la salle alors forcémment j'me sens un peu largué. Déjà j'me demande vraiment si j'ai à faire à Dionysos ! C'est bien le meme groupe qui joue cette musique si tranquille sur mon p'tit cd ? Apparemment faut croire. En tout cas en concert c'est carrément autre chose ! Rien à voir avec le studio, ici c'est l'énergie et la sueur qui priment. On se retrouve secoué dans tous les sens au rythme de leur power pop rock'n'roll j'sais pas quoi...

Dionysos en pleine ivresse
Appelez ca comme vous voulez en tout cas c'est super puissant sur scène et bien plus captivant que sur cd. Enfin on dira plutôt que c'est une autre facette du groupe qui sur scène nous donne une toute autre interpretation de ses morceaux cultes que sont Songs For a Jedi, Longboard Blues, Don Diego 2000 et j'en passe... Mention spécial cependant à Thank You Satan cette reprise de Léo Ferré qui prend un sérieux coup de jeune. Malgrés un son un peu cradingue, surtout pour les guitares, le groupe sait tenir une scène et offre un spectacle à la fois musical et visuel. Mathias le chanteur est intenable et s'offre un slam final de la scène jusqu'à la table de mix puis retourne sur scène où il est récupéré inconscient par un vigile ce qui n'empeche pas le groupe de continuer à jouer. C'est pas qu'on s'inquiete mais un peu quand même.... mais ..Oh ! le revoilà en courant pour une fin explosive ! Et ben ! Franchement Dionysos est impressionnant en live mais eux aussi, aux dire de Mathias, sont impressionés de jouer devant un public si receptif. Public qui est maintenant completement lessivé... Mais ne nous laissons pas abattre pour autant, dans quelques minutes c'est Placebo qui va investir la scène !
- 21h30 (alors là j'suis vraiment pas sûr de l'heure mais il me semble que Dionysos a joué assez longtemps et j'ai cru entendre derriere moi des gens dire qu'il était 21h30 mais bon on s'en fout j'pense pas que l'horaire ait une quelconque incidence sur les performances des groupes :-)
    Les techniciens semblent faire durer le suspens
qui devient légèrement insoutenable parce que meme si on a été bien rassasié par les deux groupes précédents n'oublions pas qu'on vient avant tout pour Placebo. Et le matos circule, c'est a ronde des guitares, des synthés (des p'tits Korg MS 2000 bien sympas) se tiennent de chaque côté des amplis (des marshalls bien sympas aussi :-) pourtant on était en droit de penser que ca irait plus vite à installer étant donné que Placebo est un trio. Euh enfin trio..ca c'est ce qu'on voit dans la presse. Sur scène deux autres musiciens sont présents, dicrétements certe mais plus cachés derriere le rideau comme c'était le cas auparavant. Bref finalement ca prend du temps tout ca ...Et on attends... Quand soudain on aperçoit vaguement derrière le rideau un Stefan Olsdal (homme à tout faire du groupe) qui déclenche aussitôt des hurlements du public composé d'ailleurs en grande partie de minettes pré-adolescentes de moins d'1 metre 30 et autres pouffes ne mouillants que pour leur androgyne de Brian Molko. Terriblement agaçant mais bon il faut faire avec. Puis les lumières s'éteignent, le groupe fait son entrée sous une ovation du public et débute le show par Bulletproof Cupid le premier titre instrumental de Sleeping With Ghosts. Pas trés original comme entrée en matière mais terriblement efficace. Et le public ne s'y trompe pas, la fosse est si déchainée qu'il est difficile de rester debout. Placebo enchaine immédiatement avec deux titres extraits de Without You I'm Nothing leur second LP à savoir Alergic et Every You And Every Me qui excite la foule encore un peu plus. Dans la fosse faut vraiment s'accrocher,
apparemment il n'y a que moi que Dionysos a annihilé. Bon la ca en est trop, mon impressionante carure ne tient plus. On profite du moyen Plasticine pour s'éclipser par derrière. Et on a bien fait d'aller derriere parce que le groupe entame un puissant Bitter End qui annéantit un peu plus la fosse. Ahca fait du bien d'être un peu au calme quand meme ! Bon certe on a plus Brian et ses deux compéres juste sous nos yeux mais on profite tout aussi bien du spectacle. Leur dernier opus est joué dans sa quasi totalité et les instrumentations sont souvent remodelées comme sur ce poignant Sleeping With Ghosts où la batterie s'affirme clairement.
Au passage on apprend que le prochain single est This Picture et que la vidéo est déjà tournée. Dans un tout autre registre on apprend que Giscard est belge ! Enfin c'est ce qu'essaie de nous faire croire Brian qui se livre d'ailleurs à une petite imitation sarcastique:"Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs Bonsoir". Le trio doit beaucoup à l'impeccable français de Brian qui entretient ainsi une relation privilégiée avec le public francophone. Quoique pour certains ca aurait peut etre été mieux que le chanteur se contente de la langue de Shakespear. Pour preuve ce pauvre cameraman répéré par Brian. Je vous retranscris en gros les paroles du leader :
- "Je voudrais vous parler d'un enculé... il est ici.. oui toi l'enculé là-bas avec ta camera.. sale bootleger...c'est comme si tu venais

PLACEBO
chez moi faire la plomberie et que j'te payais pas...enculé.." En voila qui s'est tapé la honte devant plus de 5000 personnes.
Bref le trio fait ce soir la part belle à ses deux derniers albums et seul un titre du 1er disque sera joué en l'occurence Teenage Angst dans une verions plus lente. On aura quand même le droit au trés martial Pure Morning et surtout au trés trés émouvant Without You I'm Nothing qui fait inévitablement monter les larmes. Magnifique interprétation. S'en suivent le déchirant Black Eyed, le tonitruant Special Case, le sulfureux Taste In Men, un Centerfold dédié à la mémoire de Nina Simone, les paroles n'en sont que plus intenses "I Refuse to let you die"... Enfin Placebo conclut en dernier rappel par un titre très fédérateur, le Where Is My Mind des Pixies. C'est toujours un grand moment.
    Et voilà 23h30 et c'est déjà fini :-( Quatre heures de concert pendant lesquelles on n'a pas eu le temps de s'ennuyer. Quatre heures de concert partagées entre énergie, pogo, fun, ambiances atmosphériques et mélancoliques. Quatre heures de concert qui nous laisseront bien plus que quatre heure de souvenirs !