Gojira
+ Gronibard + Happy Face + Collision


- Groupes : Happy Face (fr) + Collision (hol) + Gronibard (fr) + Gojira (fr)
- Genre : grind - metal - extrem

- Quand ? : Le 19 Mas 2004( à 20h30 )
- Où ? : Orléans
- Où plus exactement ? : à l'Astrolabe



< Gojira >
      La fête d'anniversaire des cinq ans de l'Astrolabe ne serait pas complète sans une petite soirée metal/extreme pour tous les chevelus et les amateurs de cuir et de clous. Ce genre est pourtant rarement représenté à l'Astrolabe mais en ce vendredi 19 mars l'organisation va frapper très fort en faisant jouer LA révélation metal (le vrai, pas celui des fashion-victims !) français de l'année : les quatre mastodontes de Gojira ! Enfin "mastodontes", c'est une façon de parler hein ! On aurait donc pu s'en tenir à ça pour être plus que satisfait mais non il n'y pas qu'à Paris où on a le droit a des affiches alléchantes ! L'Astrolabe se fait son mini-festival extreme le temps d'une soirée avec au programme Gojira bien sûr, deux groupes montants, Happy Face et Collision et surtout les "stars du porno-grind made in France", les bien nommés Gronibard ! Ca vaut bien le VsFest du lendemain à la Loco, non mais oh ! Ce soir Orléans renoue donc avec le metal, celui qui animait auparavant le temple de la rue de bourgogne, les bars cradingues et les ruelles sombres à grands coups de Lombricor, Despotisme, Innerfeuds etc....

     Premier constat, le public est moins nombreux, moins chevelu, on dénombre pas mal de kids affublés de leurs sweat Linkin Park ou Rammstein, preuve que Gojira (ou peut-être plutôt Gronibard?) a bénéficié cette année d'une reconnaissance très large. Second constat l'organisation est plus que ponctuelle !!! En effet nous arrivons à peine sur le coup de 21h que le concert d'Happy Face a déjà commencé. En même temps on n'est pas à une chanson près quand il s'agit de grind ! hihih.

< Happy Face >
Alors que le guitariste, le bassiste et le batteur construise une bouillie rythmique pleine de breaks sauvages, un imposant chanteur tient le devant de la scène et sa carure de dinosaure suffit à faire le show. Mais peut-on encore parler de "chanteur" lorsque le gars alterne grognements d'ours et cris de cochon égorgé ? Le hurleur de service a un style bien à lui de "grinder", c'est inconstestable ! Mais si

< Collision >
les tourangeaux d'Happy Face jouent une musique ultra-violente, lourde et écrasante, ce sont en fait de gentils gars dans le fond. Le chanteur prône la bonne énergie, remercie le public, l'encourage à bouger encore plus mais sur un ton très doux.... pourquoi est-il si gentil ???????? Parccceee quuuueeeee !! Bah oui mais bon c'est du grind quand même, on veut qu'il nous crie dessus, qu'il fasse remonter toute notre énergie haineuse !!! Enfin le public accroche quand même, le devant de la fosse est déjà à bloc bien que le groupe soit un peu mou ce soir...

Une petite pause rapide, le temps pour les hollandais de Collision de s'installer. Euh bah là c'est un peu la même chose, des influences hardcore en plus. Néanmoins le groupe se déchaîne, enfin surtout les deux chanteurs qui se gueulent dessus à tour de rôle en sautant partout. Du moins au début parce qu'après ils se fatiguent ! Et moi aussi d'ailleurs ! Trop de grind tue le grind. L'enchaînement Happy Face/Collision est un peu indigeste à mon goût....


< Tenue de soirée >
     Après un apéro musical relativement poussif c'est au tour des scatopornophiles prépubères de Gronibard d'investir la scène et de réellement donner le coup d'envoi de la soirée Grindforces (c'est ce qu'il y a écrit sur le flyer). Une fois leur matos branché les quatre lillois s'effacent un court instant derrière la scène et à peine ont-ils disparu qu'ils ré-apparaissent dans leurs déguisements hilarants ! Bassiste en string/porte-jarretelles, les autres en robes, ils entament un March Of Gronibard d'intro qui aboutit comme il se doit sur le cultissime Je Te Déchire l'Anus repris en choeur par une bonne partie du public ! Il y a des connaisseurs et plus on est de cons plus on rit !!! Et au chanteur lançant un "Le jeudi...", le public répond immédiatement "C'est sodomie !!!" Ah mais oui j'avais oublié que c'était le printemps des poètes ce mois-ci. Avec Gronibard on tombe très bas ! La Guerre contre l'intelligence c'était peut-être bien ce soir là en fait ! Mais qu'est ce que c'est bon de se laisser aller à ses plus bas instincts, de retrouver l'humour pipi-caca de notre enfance. Les obsédés en manque de sexe s'en donneront même à coeur joie avec le slam cul-nu du bassiste.
     Va Faire La Vaisselle, Pomme d'Anus, le très norvégien Udufruh, ou encore la reprise de Oh Les Champions, autant d'hymnes qui résonnent dans la bonne humeur et la déconnade festive. AnalCapone, le chanteur, fait parfois joujou avec ses effets alors qu'Albatard, le bassiste, joue complètement n'importe quoi sur ses quatre cordes, parodiant les guitar-hero adeptes de la branlette de manche. Le groupe a beau délirer dans tous les sens, ça sonne bien, carré et

< Va Faire la vaiselle ! >

< Pomme d'anus >
rentre-dedans comme il faut. Et c'est pas le bourré de la soirée qui va les déranger. Déjà bien entamé sur les premières parties, ce gars va se ridiculiser sur scène avec ses slams alcoolisés avant de se faire huer par le public et le groupe qui lui conseillera même d'arrêter l'alcool et de se mettre au foutre, lançant par la même occasion un petit Vive Le Foutre des chaumières ! Gronibard c'est un peu la passerelle entre Sublime Cadaveric Decomposition et Bigard et en live c'est un véritable spectacle à voir absolument !





< Jo, de Gojira >
     Difficile de retrouver son sérieux après un tel délire ! Pourtant quand Gojira fait son entrée en scène on ne rigole plus ! Où sont les Gojira calmes et posés qu'on a vu en interview auparavant ? Les monstres se sont réveillés et ça fait mal ! Le bassiste devant nous est sur-excité, faisant claquer le sol de la scène comme un bourrin alors que Jo montre une rage plus tendue. Christian, le second gratteux, semble plus concentré sur ses riffs. Quant à Mario on le voit à peine, caché par son imposante batterie, mais
on entend par dessus tout sa frappe puissante. Les quatres musiciens sont hallucinants sur scène. Tout paraît si simple quand on les regarde, les multiples riffs et changements de rythmes s'enchaînent sans fioriture, ils maîtrisent leurs morceaux sur le bout des doigts ! Normal me direz-vous ! Certes mais Gojira c'est avant tout des structures et des rythmes assez complexes, parfois même inhumains, à tel point qu'on se demandait si ça pouvait être aussi impresionnant en live que sur cd. Et bien oui ça l'est ! Et même deux fois plus ! Avec Gojira on n'a pas le temps de soufler. Peu de parlotte, le groupe ne laisse place qu'à sa musique pachidermique et oppressante qui suffit à créer cette ambiance si particulière. Dans le public ce n'est pas l'émeute, la plupart se laisse aller selon les sautes d'humeur rythmiques du groupe, ça headbangue bien mais c'est tout. Il faut dire qu'on ne peut rester qu'épaté et captivé devant Gojira qui, sans tomber dans la démonstration gratuite, en jette vraiment un max ! Contrairement

<Jean-Michel à la basse>
aux prestations de la plupart des groupes extremes, celles de Gojira ne sont pas soporifiques sur la durée, il y a suffisemment de relief pour garder note attention. Et même lorsque cela se calme sur l'instrumental caché de In The Forest c'est pour mieux repartir de plus belle sur les écrasants Indians, Death Of Me ou le très réussi Embrace The World sur lequel Joe nous livre un passage de chant indien, guttural et résonnant, à nous glacer le sang. Gojira pioche le meilleur de ses deux albums et c'est le sublime instrumental Dawn qui, en rappel, vient clôre le concert.
     Que peut-on reprocher à Gojira ce soir ? Pas grand chose si ce n'est peut-être l'éclairage qui aurait mérité d'appuyer, et de contribuer, davantage aux ambiances. Là les lumières étaient assez sobres et classiques, dommage. Enfin ce n'est qu'un petit détail ! Le groupe a joué environ une heure et demi sans qu'on se rende compte du temps. On en aurait même demandé encore ! Voir Gojira en live c'est comme être au pied du godzilla, c'est unique et impressionant. Sauf que là on ne part pas en courant ! Au contraire !!!

    Après ça on aura déjà oublié les deux groupes de première partie mais bon c'était prévisible. Enfin dans l'ensemble la soirée Grindforces a vraiment été très réussie bien que le public semblait un peu froid et reservé...

XTA


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